Sud Lipez : he can shoot a fly d’un seul geste (11/03 - 14/03)

Publié le par Machu y Picchu

Sud Lipez : he can shoot a fly d’un seul geste (11/03 - 14/03)

Breloques suspendues au rétroviseur, pare-brise décoré, et sur le tableau de bord, les franges du napperon en velours qui balancent au même rythme que la tête des passagers. Félix et Santouza nous emmènent tout près du ciel. Il n’y a pas grand-chose qui pousse ici, quelques plantes tenaces, le lot des lamas. La piste de terre, au milieu des touffes d’ichu et des marais salins, est un vrai tape-cul.

Au volant du vieux Ford 4x4, yeux rieurs, blouson patiné, Félix. À la place du mort, dent en or, cœur en or, Santouza, maman d'une portée de voyageurs qui change tous les quatre jours. Sur la banquette arrière, l'inébranlable, la fidèle, le roc, Alex joue des coudes avec Picchu. Et, têtes coincées contre le toit, sur la banquette aménagée dans le coffre, Machu et Kim, le Koreanito del Amor, improbable cocktail de candeur, de témérité, de bonne humeur et de passion pour Lady Gaga.

Dans les autres jeeps : Alizée, Thomas, Charlène, Adrien, Guillerm : autant de visages et de noms que nous apprivoisons un peu plus à chaque arrêt. Voyage en "caravane", au sens étymologique : deux, trois jeeps, parfois plus, parfois trop. Le désert a beau être immense, les itinéraires sont vraisemblablement limités.

Photo : Alex

Photo : Alex

 

En quittant Tupiza, nous avons rapidement attaqué les hauts plateaux, vers des altitudes folles : la mansarde du monde. Faut se pencher pour pas se cogner aux nuages.

Les villages sont rares. Le sol a la même couleur rouge que la peau des gens. Dans un hameau aux maisons en adobe, sur la toute petite place tranquille, un nuage de poussière se lève à mesure qu’affluent les jeeps. Tout le monde descend dans le même petit resto-turístico. Le vent souffle en rafales, les rues sont vides, à part quelques enfants qui ne jouent pas. Tout nous paraît si… petit ! Un Israélien s’approche d’un paysan, Nikon à la main, prêt à le photographier comme une bête de zoo, provoquant un esclandre. (Kim, le Koreanito del Amor, avait fait une tentative similaire sur un lama qui lui avait valu un crachat en règle.) Non mais, sans déconner, femelles peroxydées en treillis, mâles à la barbe drue et aux muscles saillants : on dirait que les nombreux Israéliens venus découvrir l’Amérique du Sud après leur service militaire se sont donné le mot pour ressembler le plus possible à des gros abrutis.

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Les quatre jours se dérouleront à la manière de Félix et Santou. Après des mois de voyage, nous passons les rênes et nous laissons transporter comme des enfants. Santouza se lève à l’aube pour préparer notre déjeuner et notre dîner. Les midis, alors qu’on est encore occupés à rattraper nos mâchoires tombées devant le paysage, elle a déjà tout installé sur le rebord du pickup avec une célérité et un savoir-faire désarmants.

Le désert des hauts plateaux, ce sont les troupeaux de lamas, les silhouettes de paysans qui semblent égarés, çà et là, les lacs aux noms révélateur : laguna verde, laguna colorada, laguna negra … Prenez ce dernier, par exemple. Si les eaux du Styx remontaient des enfers pour former un lac, ce serait la laguna negra. Félix, en avance sur son itinéraire de lagune en lagune, a fait le détour pour nous montrer cette curiosité de la nature. L'énorme puits au milieu des hauts plateaux cache une eau d'un noir de jais.

Enfin et surtout, le désert, c'est la puna: de vastes étendues de terre et de sable où rien ne semble devoir vivre. Au loin apparait toujours quelque sommet enneigé qui dépasse de l’horizon comme un embusqué.

Autre jour, autre lagune. La laguna verde s'étend loin sous le promontoire rocheux qui nous sert de belvédère. Comment évaluer les distances et les dimensions en l'absence de tout repère? Pour l'oeil, les déserts sont aussi déroutants que les grottes. Le lagune sert de miroir à un énorme volcan enneigé, juste derrière elle. Un dessin d'enfant. À mesure que les minutes passent, la petite tâche vert émeraude qui donne son nom au lac semble s'étendre, s'étendre! Félix nous explique: tant que le vent souffle à la surface, les eaux troublées cachent leur verdeur. Dès qu'il se calme, et ses reflets verts envahissent toute la surface à mesure que les ridules viennent mourir au bord du lac. Un instant d'inattention, le vent s'est remis à souffler, et le miroir de l'eau est méconnaissable.

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Cette grosse plante que vous voyez sur la dernière photo s'appelle Machu et la mousse verte en-dessous, ce n'est pas de la mousse, c'est un yareta. Ca vaut vraiment la peine de lire un peu sur cet étrange organisme capable de vivre plus de 3000 ans et qui ne pousse qu'ici !Cette grosse plante que vous voyez sur la dernière photo s'appelle Machu et la mousse verte en-dessous, ce n'est pas de la mousse, c'est un yareta. Ca vaut vraiment la peine de lire un peu sur cet étrange organisme capable de vivre plus de 3000 ans et qui ne pousse qu'ici !
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Cette grosse plante que vous voyez sur la dernière photo s'appelle Machu et la mousse verte en-dessous, ce n'est pas de la mousse, c'est un yareta. Ca vaut vraiment la peine de lire un peu sur cet étrange organisme capable de vivre plus de 3000 ans et qui ne pousse qu'ici !

Derrière les vitres de la jeep, les heures s'égrainent sans qu'une miette du spectacle ne mérite d'être perdue. Il y a beaucoup de place dans nos têtes et autour pour laisser vagabonder nos esprits. Avec les silences rêveurs et les petites siestes volées, alternent les discussions, les rires, les moments musicaux mémorables, du folklore bolivien aux tubes d’Adamo en espagnol, en passant par les « rah rah oulala » de Miss Gaga qui ravissent notre compagnon coréen. Difficile de ne pas se laisser aller à la bonne humeur générale:

Porque, porque, porque me enamoreeeeeee ?...

Félix rit aux éclats tandis que Santouza salue le quatuor Alex-Kim-Picchu-Machu, toutes dents en or dehors: "Que bonito !"

Pourtant les hauts plateaux andins ne sont pas des lieux très accueillants. On croise bientôt des ruines : un lieu maudit, une sombre histoire de trésor, d’appât du gain, de colons, de sortilège, d’épidémie, puis de mort et d’oubli.

On loge dans des bleds indescriptibles, des lieux pas très réjouissants malgré l’ambiance de camaraderie et tous les efforts de Félix et Santou. Ces dortoirs pour touristes aux abords des villages, avec leur luxe incongru et bon marché (eau chaude, peu de lits dans les dortoirs, chauffage), ont quelque chose de déprimant. Pas à cause de leurs ampoules nues, de leur sol en béton, de leurs petites lucarnes aux vitres poussiéreuses et maigrichonnes, non. À cause de leur absurdité : sortis de nulle part, pour accueillir des touristes sortis de nulle part, qui passent sans les voir à travers les villages.

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Ce soir, le village semble aussi désert que la puna. Les soirs sont terribles. La terre sablonneuse se mêle au ciel et nous enveloppe. La lumière prend des tons menaçants, le froid s’installe, l’atmosphère se charge d’électricité. Tout semble possible, la terre pourrait nous avaler, le ciel nous écraser, nous ne pourrions rien faire. Dans la rue passe une chola, indifférente à l'Apocalypse qui se prépare.

Nous ne nous doutons pas de l'immense travail en cuisine. Nous avons entamé une partie de cartes arrosée de fous-rires qui scelle le début d'une longue épopée tous ensemble.

Dans la cour de la petite école, sous le préau, la lumière artificielle de quatre spots tranche avec le ciel incandescent. Machu rejoint l’une des deux équipes sur le terrain en béton, sous les hourras d’Alex et de Picchu. Le gringo manque de souffle à cette altitude, il n’arrive pas à suivre, trébuche, se retourne un doigt sur une glissade. Les jeunes joueurs profitent de l’après-match pour lui parler d’une star qu’ils admirent : "Edenazaz".

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Le deuxième jour, Machu mélange un peu tout. Petites contrariétés prennent grandes proportions. Cartes mémoires et batteries de rechange disparu dans les geysers ; réaction disproportionnée, une saute d'humeur qui ressemble à s'y méprendre à un caprice. Besoin d'être un peu seul. L’effet du désert? Le vide des hauts plateaux qui se glissent dans les failles du cœur?  Félix, qui n'a que le bonheur de ses hôtes en tête, propose aux plus courageux de reprendre la route à la fin d'une longue journée, pour admirer la laguna colorada sous les feux du couchant. Le paysage sorti tout droit d’un rêve d’enfant fait douter de tout. Sans doute le plus émouvant, le plus inoubliable de tous les oasis du Sud Lipez (du moins, en attendant la saline d'Uyuni). 

 

Comment décrire ce lieu? Lecteur pressé, ralentis un instant la course de tes yeux. Qu'ils n'aillent pas plus vite que le train de ton imagination.
Le moteur de la jeep se tait, tu sautes le demi-mètre qui te sépare de la terre ferme. Le sol est mousseux, spongieux. Tu es sur un promontoire entouré d'eau, comme un bras de terre. La pente douce te mène au bord d'un très grand lac en demi-lune. Ton regard balaie tout plusieurs fois, sans savoir où se poser, il voudrait se poser partout. Les montagnes sont si belles, là-bas, très loin, encore plus loin qu'il ne te parait, fondues dans un sfumato bleuâtre. Ici, à quelques mètres devant toi, posés sur les eaux roses et blanches, déployant leurs ailes, planant en rase-motte, roulant leurs cous flexibles dans des poses inimitables, glissant leur tête sous une aile, picorant le plancton, pliant la patte, ils sont des milliers, oui, des milliers, sans hésiter, au premier coup d’œil, cette foule tranquille couleur de rose, ce sont des flamands, par milliers. Tu languis, il ne te reste que ça à faire, tes yeux pour voir et le reste de ton corps pour languir, jamais comme ici et maintenant la nature n'a semblé autant se suffire à elle-même, tu es de trop mais tu es bienvenu, rien de ce que tu pourrais faire n'a d'importance, tu les regardes, ils t'ignorent.

Carnet de route

Rien de tel, ce soir-là, qu’une partie de cartes assaisonnée de fou-rires avec l’équipe dite des "ébénistes", pour redescendre en douceur sur terre.

Sud Lipez : he can shoot a fly d’un seul geste (11/03 - 14/03)
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Nous passons une courte et étrange nuit dans une auberge en sel (attention, murs abrasifs!), où plusieurs groupes de voyageurs se sont retrouvés. Ambiance sous pression, comme les bières d'Adrien qui ont éclaté dans son sac sous l'effet de l'altitude. Les grégaires Israëliens ne font pas grand cas du sommeil des autres occupants, notamment de Santouza et de ses collègues qui logent... dans la cuisine. Tout a été pensé pour le confort des visiteurs (il y a même un billard), mais pas pour celui des employés.

Nous ne sommes pas les bienvenus en coulisses. Notre curiosité mes Santouza mal à l'aise. Dans une minuscule pièce sans fenêtres, mal éclairée par une lanterne, une famille au visage fermé travaille à l'ombre. L'écart est flagrant entre les visiteurs aux gros souliers et les habitants moroses. Nous découvrons l'incroyable travail des cuisinières. Les cuisines ne sont que des pièces vides avec des lavabos. À peines arrivées, elles s'empressent d'y installer des tables sur tréteaux, des réchauds et des bombonnes de gaz, tout droit sortis des jeeps. Viennent les caisses de vivres, qu'elles disposent dans la pièce désormais bondée. Quand toutes les jeeps se rejoignent au même point de chute, ça en fait des bouches à nourrir! Une fois la cuisine installée, elles n'attendent pas pour mettre l'eau à bouillir dans de grandes marmites et d'éplucher les patates. Pas de frigo, pas de four, pas de plats préparés. Seulement les produits de la terre, des couteaux et un peu de gaz. Deux heures plus tard, trente bouches sont nourries. Les ouvrières de l'ombre refusent toute invitation à notre table. Leur besogne accomplie, elles s'assoient sur une caisse de victuaille en cuisine pour manger une assiette de reste ("lo que hay") sur leurs genoux pleins de jupons.

Dans les rues du village, pas âme qui vive. Derrière les murs qui enceignent la cour de la petite école, s'étend l'immense salar de Uyuni. Un océan de sel, à peine visible dans la pénombre du soir. Et la ligne d'horizon, infiniment lointaine, est marquée par la silhouette des montagnes, à peine plus grandes que les traces de givre sur nos fenêtres.

Le matin ne s’est pas encore levé sur notre quatrième et dernier jour dans le Sud Lipez. Félix est parvenu à nous faire monter avant l'aurore à bord de la jeep bardée de sacs, sanglée comme un chameau. Par la vitre arrière, le petit village endormi s’éloigne dans une lueur bleue marine qui ne mérite pas encore le nom de "jour". C’est comme si papa et maman emmenaient la marmaille en vacances à la mer – sauf qu’on n’est pas au bord de la mer, mais sur la mer, et que c’est une mer de sel, et que papa et maman sont (sous-)payés et que la fratrie se connait à peine et que nous nous baladons sur un énorme plateau à 3700m peuplé de quelques cactus, au zénith d'un énorme trou de la couche d’ozone. Mais sinon c’est pareil.

Nous roulons vers rien. Soudain, la piste disparaît sous les roues : nous entrons dans rien. La ligne de l'horizon faiblement éclairée nous rappelle qu'il existe encore quelque chose autour de nous: le reste ressemble à une mer de lait sous une mer d'encre. Ensommeillés, nous nous laissons guider sans oser croire à ce que nous voyons. Les premiers rayons du soleil se pointent et montent dans deux directions opposées. Ce n’est pas normal, nous vivons une hallucination. Le jour monte et descend en même temps. L’horizon s’ouvre comme une bouche. On dirait que quelqu'un a entrouvert le couvercle du monde. Le ciel est partout, au-dessus de nos têtes et sous nos roues. C'est une fine pellicule d’eau qui a transformé le sol du désert de sel d’Uyuni en miroir. "Les gars, vous voyez la même chose que moi ?" - "Est-ce qu'on est morts ?" Puis la route - ce n'est pas vraiment une route, mais simplement un tracé de pneus - s'arrête, et si nous faisons un mètre de plus, nous tombons dans le ciel! Mais Félix ne tremble pas et continue sa course. Notre jeep vole!

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Mention "très bien" au concours d'imitation de cactus d'Intihuasi

Mention "très bien" au concours d'imitation de cactus d'Intihuasi

Il fait grand jour alors que le soleil ne s'est pas encore levé. Félix s’oriente dans le désert comme si c’était fléché, alors qu'à nos yeux, nous pourrions rouler éternellement sans que l'horizon se rapproche. Un jour, un groupe de touristes a décidé de traverser le salar sans guide : ils ne sont jamais revenus. Et une autre fois, deux jeeps se sont percutées de front sans que personne ne parvienne à expliquer comment ni pourquoi. C’est comme si tu jouais au billard sur une table de 2000 km² et que tu parvenais à toucher une autre bille.

Lorsque le soleil se montre enfin, nous avons déjà atteint le sel ferme et l'Île aux Cactus (Intihuasi, la "maison du soleil" en quechua). Santou nous a réservé un petit festin pour nous préparer à l’assaut du sel et du soleil. Boutique de souvenirs, guichets, toilettes payantes, statue à l'effigie du Dakar : l'arsenal a été déployé. Depuis le sommet de l'îlot, unique relief sur des milliers de kilomètre carré, nous prenons connaissance de l'énorme balafre qu'a laissé le Dakar dans le sel.

Les prochaines heures s'égrainent au milieu d'un paysage qui explose toutes les limites de l'imagination. L’inévitable séance de photos où les perspectives semblent abolies est encore un beau moment de bonne humeur en équipe. Lorsque Félix s'éloigne un peu du groupe avec la jeep, les quelques minutes d'attente ont tôt fait de se transformer en instant de panique. Nous réalisons à quel point nous sommes vulnérables et dépendants, au beau milieu d'un des lieux les plus hostiles de la Terre.

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Pour rappel, cliquer sur les petites photos permet de les agrandir !

Pour rappel, cliquer sur les petites photos permet de les agrandir !

Dernier repas dans un village au bord du désert, qui vit manifestement de l'extraction de sel. Paradoxalement, la voie ferrée qui la relie à la ville renforce son air de solitude. Encore lieu à mettre au rang des "bouts du monde" dans ce voyage.

Oui, sur la dernière photo, c'est bien du bois de cactus !
Oui, sur la dernière photo, c'est bien du bois de cactus !Oui, sur la dernière photo, c'est bien du bois de cactus !

Oui, sur la dernière photo, c'est bien du bois de cactus !

Santou, une fois de plus, a déployé son savoir-faire et une belle nappe brodée pour rendre heureux ses convives. Son talent à faire sortir un banquet d'un coffre de 4x4 ferait rougir Marie Poppins. Quand les adieux furent venus, nous nous sentîmes fort dépourvus de ne rien avoir de mieux qu'un pourboire à lui laisser en souvenir. Félix et Santou nous quitteront ce soir dans une autre ville peuplée de courants d’air et de poussière (la très laide Uyuni que nous zapperons sans remord). Ils n'auront pas le temps de se reposer : "mardi prochain, on est repartis", nous expliquent-ils. À quoi doivent ressembler leurs vies? Un tour de manège sans fin? À peine arrivés à destination, demi-tour et ça recommence. Pas le temps de rentrer chez soi, voir sa famille, recharger les batteries. Piégés dans un autre monde, un monde sans murs, ils reçoivent les quatre continents dans leur Pajero pleine comme un œuf, pour les emmener inlassablement dans le même tour à travers l'immensité.

Notre prochain trajet de bus est (un peu) moins folklorique que le premier. Il nous emmène à travers de superbes paysages où se détache bientôt l’imposante masse du mont Potosì.

Mais ça, c'est pour le prochain chapitre...

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Et avant de fermer se quitter, jetez un oeil sur cette incroyable performance :

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M
Me namorrrrrr......j'ai des frissons
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