Sucre : une pause aigre-douce (17/03 - 20/03)

Publié le par Machu y Picchu

Photo : Alex

Photo : Alex

Non, notre prochaine étape ne porte pas le nom vulgaire du glucose, mais celui d'un maréchal indépendantiste proche de Bolívar et, oui, on s'en fout. Sucre ("Soukré", comme le pote de Michael Scofield) est une cité étudiante, blanche par ses façades classiques, verte par ses allées plantées. Après Potosí l'industrielle, elle se présente comme une étape reposante... toutes proportions gardées.

Photo : Charlène

Photo : Charlène

Dès notre arrivée, nous sommes tout à la joie de retrouver Kim - el Koreanito del amor - et Guillerm dans leur effroyable auberge (plutôt une boîte de nuit avec des chambres). Ayant pris connaissance des soirées à thèmes qui rythment la semaine, nous avons tôt fait de prendre la poudre d'escampette... mais pour aller où ? La nuit est déjà tombée et une nouvelle partie de chasse à l'auberge s'annonce.

Le cybercafé ne nous sera d'aucun secours - si ce n'est pour constater le nombre d'étudiants qui y font leurs devoirs, tchattent ou jouent toute la soirée à renforts de boissons énergétiques. Même si les recherches sont fastidieuses, nous nous trouvons finalement une belle adresse. À nous seuls, nous remplissons la plupart des chambrettes distribuées autour de la cour ensoleillée, qui va éveiller nos tendances sédentaires. Cela fait un moment que le besoin d'inertie se fait sentir, et l'équipe tombe d'accord sans se donner le mot. L'occasion de progresser dans le blog et de nouer des liens : nous voyons se rapprocher Alex et Charlène, les deux Arrageoises. À 1300m snP (sous le niveau de Potosí), on se sent quand même mieux, on peut retirer les bonnets et les grosses chaussettes, respirer à pleins poumons et se poser au soleil (ou à l'ombre...).

C'est aussi le moment de soigner les blessures, recoudre les vêtements, progresser dans le blog...
C'est aussi le moment de soigner les blessures, recoudre les vêtements, progresser dans le blog...

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Pendant ce temps, le virus ou la bactérie inconnue qui a finalement laissé du repos à Machu, se promène de corps en corps. Qui sera le prochain ? Machu, en tout cas, n'est pas encore tout à fait remis de sa nuit hallucinée à Potosí. Il lève le pied. Un peu amaigri, les traits tirés, il abandonne le jour et la nuit aux dés et aux cartes, rejoint par quelques autres vaincus, s'autorisant tout de même une pause le soir pour s'en remettre aux bons soins bretons d'Adrien et Alizée dont l'appartement est empli des effluves de crêpes et des accords d'Ibrahim Maalouf. Un "semblant de vie d'avant", pour reprendre les mots d'Alex.

Et la Bolivie dans tout ça ? Nous visitons Sucre comme un city-trip en Europe, une manière de voyager que nous avions délaissée depuis longtemps. Du reste, hormis la banlieue, qui comme dans toutes les villes boliviennes grouille de touks-touks et de minibus chinois recyclés, Sucre est une très belle ville. La ville basse se quadrille de longues et larges avenues plantées d'arbres et bordées de façades de style colonial, tandis que la vieille ville sur les hauteurs se laisse parcourir comme un coin d'indolente Andalousie. Le petit musée d'art indigène qui consacre nos premiers pas dans l'immense univers textile et graphique des Andes. Nous redécouvrons les joies du petit verre en terrasse, où les parties de dés endiablées s'enchaînent jusqu'à plus soif. Le tableau hédoniste ne serait pas complet sans la découverte d'une salle d'arcade et d'une passion commune entre Thomas et Machu : le jeu-vidéo. La borne de Soul Calibur II va prendre un coup de vieux entre leurs mains.

Photo : Alex

Photo : Alex

Photos : Cha
Photos : Cha

Photos : Cha

Sucre : une pause aigre-douce (17/03 - 20/03)
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Quand ton dentiste est aussi le shériff de la ville

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Du coup, pas sûr que nous prenions la Bolivie par le bon bout. Ce n'est pas forcément une bonne idée de vouloir se faire plaisir à l'Européenne ici. Exemple éloquent : il nous vient des envies de fromage difficiles à satisfaire. Si c'était de la pomme de terre qu'il nous fallait, pas de problème, les épiceries en regorgent et de toutes les formes, toutes les couleurs, toutes les tailles, mais du fromage ? Ça dépend des jours et des paysans. Machu et Thomas s'apprêtent à rentrer bredouilles de leur mission (sauf si on compte les parties de Soul Calibur) lorsque le tenancier d'un phone-shop chez qui ils avaient pris renseignement les fait rentrer dans l'arrière boutique. Il ouvre un tiroir de son bureau, en sort un torchon qu'il déplie et en tire une de ces roues de caoutchouc au goût de lait caillé que l'on appelle parfois "fromage" dans les Andes. Ça a le mérite d'être artisanal.

Bref, nous ressentons de plus en plus l'écart avec la population locale, qui ne nous voit pas toujours d'un bon œil. L'argent nous semble être la principale raison des rapports entre touristes et autochtones. La barrière est d'autant plus difficile à franchir que nous sommes nombreux et parlons français entre nous.

Nous traçons la suite de notre itinéraire en laissant de côté l'est sauvage bolivien, car il nous tarde de découvrir le Pérou. Manifestement, les envies du groupe convergent et nous continuerons notre route ensemble. Quant aux trois jours passés à Sucre, nous les avons traversés presque sans les voir, mais nous avons été bien avisés de reprendre des forces avant le tumulte et les aventures de La Paz...

Photo : Alex

Photo : Alex

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M
Et la suite......on reste sur notre "faim"
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