Provinces de Salta & de Jujuy : le nord aride. PARTIE 1 : au nord de Salta (26/11-30/11)

Publié le par Machu y Picchu

Provinces de Salta & de Jujuy : le nord aride. PARTIE 1 : au nord de Salta (26/11-30/11)

Qu’ils sont loin les extraordinaires canyons de Salta et Jujuy ! On dirait qu’une vie s’est écoulée depuis le nord argentin et les abords de la Bolivie. Faire le récit de notre road trip aux alentours de la jolie ville de Salta n’est pas une mince affaire, mais pour Noël, on a rassemblé nos forces et nos souvenirs et on vous a concocté quelques paragraphes que vous pourrez lire entre un Mr. Bean et Maman j’ai raté l’avion. Espérons qu’ils puissent rendre un peu justice aux merveilles et aux personnes rencontrées.

En six jours de route, nous avons consommé deux pleins d’essence, parcouru environ 800 km, rassemblé près de 1500 photos (une partie de plaisir que le tri), bu 88 000 litres d’eau et contracté 1 tourista. Et surtout, nous avons fait la connaissance de belles personnes.

Pour commencer, voici le récit de notre trip au nord de Salta, avec Léa et Lili.

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Préparatifs

Ayant pris tout le repos nécessaire à Corrientes (avec en prime une bonne dose de Cortisone pour Machu), dans la province du même nom, nous prenons le bus pour Salta, dans la province du même nom. Dominée par un joli morne boisé flanqué d’un téléférique, la petite ville compte de superbes églises coloniales, quelques maisons andalouses et les empanadas les plus réputées d’Argentine.

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Ici un peu plus qu’ailleurs survivent certains aspects des traditions pré-colombiennes. Le maté en est une qui s’est transmise aux colons dans toute l’argentine ; mais à Salta on retrouve aussi la langue quechua des indiens du nord, qui s’apprend dans la rue ; à gauche, à droite, des peintures murales représentent des éléments de la vie indienne ; enfin, le passionnant musée d’archéologie de la Haute Montagne décrit les coutumes ancestrales des Incas.

Mais le principal atout de Salta, c’est sa position stratégique à mi-chemin des déserts, des montagnes et des champs de vigne. Nous tombons immédiatement sous le charme de la Posta, une belle auberge au patio ensoleillé menée de main de maître par Ariel, un Argentin à l’œil vif et au sourire franc qu’escorte une excellente équipe dont Christian, ancien marin toujours heureux de parler de sa région (Corrientes), témoigne d’une cordialité à toute épreuve. Nous laissons nos bagages pour partir en quête d’une voiture de location (meilleur moyen de profiter de tout ce que la région a à offrir). La tâche est double, puisqu’il faut aussi trouver des voyageurs avec qui partager l’habitacle et les frais. Nous respectons à la lettre l’adage selon lequel le meilleur moyen de trouver, c’est de ne pas chercher et nous posons notre derche sur la belle terrasse du Time Café, sur l’impressionnante place centrale, où les musées, le théâtre, la basilique, se jouxtent autour du traditionnel square en croix argentin – toutes les villes du nord, de Iguazú à Salta en passant par Corrientes, ont leur place centrale, respectant toujours le même schéma : les quatre coins du contour carré sont reliés par deux diagonales qui se croisent à hauteur d’une statue ou d’une fontaine, découpant quatre triangles de gazon plantés de palmiers sporadiques. C’est assez étonnant de retrouver systématiquement le même dessin dans toutes les villes, même les plus reculées : par exemple, quelques jours plus tard, dans un bled perdu au milieu du désert, au milieu des maisons en pisé, le même dessin signalait le centre du village – en l’absence d’herbe, des pierres blanches délimitaient le bord des chemins. Dans le même genre, les noms de rue et leur distribution en damier sont une constante de ville en ville. Là où ça se complique, c’est que les rues portent des noms de ville, et les villes portent parfois le même nom d’une région à l’autre, donc on peut se retrouver dans la rue Corrientes dans la ville de Mercedes dans la région de Buenos Aires, ou bien dans la rue Buenos Aires dans la ville de Mercedes dans la région de Corrientes, etc. Un rien répétitif.

Bref, donc, sur cette place centrale de Salta, nous avons le derche posé sur cette belle terrasse, à notre droite se dresse un splendide bâtiment style Haussman, à notre gauche, une maison andalouse à arcades qui abrite le musée national, un peu plus loin trône la splendide basilique, et nous kiffons à sa juste mesure le liquado de fruits. Passent deux carapaces aux couleurs vives. Picchu les signale à Machu qui naturellement était plus occupé à compter les nuages ; Machu leur bondit dessus et en 5 min emballé c’est pesé les compagnons de voyages sont trouvés – ou plutôt les compagnonnes : Lili et Léa. On vous les présentera un peu plus tard. Pour l’heure, il nous reste à trouver une bagnole et des co-voitureurs pour le sud de Salta.

Vu qu’on aime la ville, vu qu’on aime notre hostel, et surtout, vu qu’on n’a toujours pas de bagnole, on décide de crécher une nuit de plus. Nous ne devinions pas encore les effets bénéfiques de cette décision sur la suite de notre voyage.

Dans la foulée, nous visitons le Musée de la Montagne. Les trois momies d’enfants sacrifiés découvertes en 1999 dans les massifs environnants ont servi d’excellent prétexte à la diffusion de la culture inca et à la création de ce musée. Passionnante collection, assez réduite mais très bien mise en lumière (au sens propre comme au sens figuré). Les objets qui accompagnaient les momies naturelles (congelées par le froid andin pendant 500 ans) sont soigneusement exposés et commentés : vêtements, ornements, statues. Mais le clou, évidemment, ce sont les momies elles-mêmes, exposées à tour de rôle dans une salle où lumière et température sont maintenues au plus bas. C’est ainsi que nous faisons la connaissance d’une enfant inca de 9 ans, offerte aux dieux dans une position fœtale. L’instant se fait encore plus émouvant lorsque Picchu réalise qu’elle a déjà entendu cette histoire, ou plutôt, qu’elle l’a lue deux moins auparavant : La cité des filles-choisies. L’histoire prend place au Pérou, au XVIe siècle et relate la courte vie de Nina, une jeune adolescente, qui, pour ses qualités de tisseuse, est envoyée à Cuzco, dans la cité des filles-choisies. Lors de l’arrivée des conquistadores espagnols, la ville est prise d’assaut et la seule manière pour Nina de sauver son Inca (le chef de son ethnie) est de se sacrifier au cœur d’un volcan…

Les momies ont été découvertes lors d’une expédition qui mena les scientifiques sur le Qhapaq Ñan, extraordinaire réseau de chemins de haute montagne qui permettaient de rallier les villages Incas depuis Cuzco jusqu’à l’actuelle Argentine du nord.

Une nuit passe.

Dernière journée à Salta avant de prendre la route du nord. Nous nous sommes trouvé une chouette Chevrolet. Satisfaits, nous rentrons à l’hostel et croisons un visage familier. Un instant d’hésitation avant de tomber dans les bras d’Ingeburg, qui par hasard, par compatibilité de caractère, et parce qu’on a tous le Lonely Planet, a choisi de poser ses bagages au même endroit que nous. Beaucoup bonheur sourire et on décide de faire ensemble la route du sud.

Autres retrouvailles le soir, Astrid et Mélanie, nos deux amies de Buenos Aires, avec qui nous avons tout juste le temps de fêter la victoire de River Plate. Les équipes portègnes sont adulées aux quatre coins du pays, de sorte que bien qu’on se trouve à plusieurs centaines de kilomètres de la capitale, les supporters envahissent les rues.

Sur la route encore

Matin du départ. Nous nous félicitons d’avoir choisi une Chevrolet cinq portes, car nous sommes bien chargés. Lili et Léa installées à l’arrière, Machu prend le volant et Picchu, l’infaillible copilote, occupe la place du mort. Mais sortir de Salta relève du défi. Comme décrit précédemment, les rues argentines sont à sens unique et à angles droits. On ne sait jamais vraiment qui a la priorité, ni combien il y a de bandes ; il y a des doubles files partout, des bus qui dépassent à gauche ET à droite, les gens se rabattent sans prévenir et surtout, les feux de signalisations sont DE L’AUTRE CÔTÉ du carrefour (faut se garder de s’arrêter juste devant, sous peine de se retrouver au milieu du champ de bataille).

Nous voici finalement sur la nationale, mp3 branché sur la radio. Les premières dizaines de kilomètres sont très verts. Machu fait son baptême de la route de montagne sur fond de The Bends, et nous découvrons déjà nos compatibilités de goût avec Lili et Léa. En franchissant la montagne, la large vallée qui s’ouvre devant nous nous donne un aperçu des sensations qui  deviendront presque une routine dans les jours à venir : un peu étourdis par l’altitude, le spectacle nous vole ce qu’il nous reste de souffle.

À mesure que les km défilent, le paysage devient de plus en plus aride. Le gris, l’ocre, le brun ont pris le pas sur le vert des forêts et l’argent du rio. Ces montagnes et ces vastes espaces ont quelque chose des Highlands écossais. Léa a remplacé Machu et pour elle aussi c’est un baptême, c’est la première fois qu’elle transporte autant de passagers. Nous revivons quelques passages de Duel lorsque nous nous trouvons coincés derrière un semi-remorque en côte.

L’émotion nous envahit lorsque nous croisons nos premiers cactus, clairsemant la plaine à l’ombre des massifs. Ce qui nous émeut moins, ce sont les contrôles policiers qui rythment notre voyage. Nous devons quelques fois annoncer notre destination ; une fois, on contrôle même nos papiers. Cette route est celle de la Bolivie et la police n’a pas l’air confiant. Ce n’est vraisemblablement pas la coca qui la gêne et nous mâchons sans inquiétude cette feuille au goût de poisson mais aux nombreuses vertus.

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Première halte à Pumamarca, minuscule village au pied des montagnes. Une bourgade, en somme. Il y a ici comme un air de Bolivie, mais une Bolivie de carte postale. Les rues sont envahies d’« artisanat » (je mets les guillemets parce que ça pue quand même un peu l’attrape-touriste), de vendeurs désagréables et de touristes hébétés. Mais à l’heure de la sieste, tout devient tranquille et nous pouvons déguster une empanada de lama à notre aise, avant d’attaquer le mont aux Sept Couleurs. Dans la poussière rouge, au milieu des cactus, le long des versants multicolores, notre balade digestive n’a rien de banal.

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Lili et Léa ont des compétences complémentaires entre elles : la première est graphiste et la seconde, organisatrice de voyages d’affaire. Elles tiennent ensemble un blog unique en son genre, qui s’adresse moins à la famille ou aux amis qu’aux futurs voyageurs puisqu’il s’agit d’une sorte de guide pratique de l’Amérique du Sud. Quasi du travail de pro : logo, sponsors, montages vidéos, tout y  est. Mais voyez plutôt : http://www.sauceamerica.com/ (voir notamment cet article bien foutu sur la bouffe qui nous épargnera des descriptions laborieuses : http://www.sauceamerica.com/empanadamania-et-autres-delices-argentins/).

En cadeau d’anniversaire pour une amie, Léa et Lili prévoient de réaliser un remake du clip d’une song de Khaled, « C’est la vie ». Elles prennent quelques rush dans ce décor extraordinaire et font appel à nos talents de figurants. Et c’est ainsi que, au nom du dieu du cinéma, sous le regard de la caméra, nous dansons sans musique dans la poussière rouge.

Au bout de notre promenade, le chemin retourne au village en traversant le cimetière. Dans la montagne argentine, les sépultures de briques ressemblent à des favelas miniatures, formant d’étranges petits immeubles à flanc de montagne.

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Nous reprenons la route. Le long de la vallée verte, les montagnes portent des couleurs invraisemblables. Seuls quelques petits kilomètres nous séparent de Tilcara, notre étape pour la nuit. Ce village plus grand et moins bondé que Purmamarca n’a rien de beau mais ne manque pas d’attraits pour autant. Nous ne ferons qu’y passer la nuit, malgré les quelques ballades environnantes qui ont bonne réputation. Après avoir inspecté une première auberge miteuse – mais alors là miteuse – nous trouvons rapidement notre bonheur chez le sosie d’Heisenberg (Breaking Bad pour les néophytes). La nuit tombe dans la vallée et l’auberge pleine à craquer s’anime. Pour pouvoir nous loger à quatre, Heisenberg a installé un matelas dans une chambre de trois qui donne sur une terrasse en béton. Dit comme ça, ça n’a pas l’air confortable et pourtant on est bien. Parmi la foule cosmopolite tassée dans la petite salle commune, un coréen qui ne comprend ni un mot d’espagnol, ni un mot d’anglais offre sa tournée, tandis qu’un Italien offre de faire une pasta pour tout le monde. La soirée s’achève sur un « tren de masajes » sous les yeux ébahis d’Heisenberg.

Après une bonne nuit de sommeil, nous reprenons la route pour Humahuaca, dont les rues pavées nous donnent de plus en plus l’impression que nous nous rapprochons de la Bolivie. Sur la place centrale, la foule est massée devant la petite église blanche, caméras au poing, au taquet. Scène étrange. Soudain, la cloche sonne les douze coups de midi et un sas en métal s’ouvre pour faire apparaître un Saint François mobile, qui s’avance pour bénir la foule avec son bras mécanique.

Derrière la ville, un chemin s’enfonce vers les cols montagneux. Cette route de cailloux ne fait pas peur à Lili qui en a vu d’autres en Nouvelle-Zélande. Nous croisons quelques autochtones sous leurs chapeaux de cuir, guidant les ânes ou les chevaux. Quelques centaines de mètres et une poignée de feuilles de coca plus haut, la route se divise en fourche et nous suivions l’arrête du massif. En face de nous s’étend le majestueux massif de Hornocal, strié de roches multicolores. Nous nous arrêtons pour le pic-nic. La beauté du spectacle nous fait oublier le soleil brûlant, le vent glaçant et l’altitude qui nous donnent le tournis. On apprend à nos dépends qu’à 3500m au-dessus du niveau de la mer, l’air manque et les promenades sont épuisantes.

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Nous ne sommes pas au bout de l’aventure. Toujours plus au nord, au milieu de la route, nous prenons soudain un chemin de terre qui doit nous mener à Iruya, petit village perdu au fond d’un canyon où nous passerons la nuit. C’est parti pour un long tape-cul sur fond de Chemical Brothers, ce qui donne au tout un air festif. Au-dessus des vastes plaines et des montagnes caillouteuses, le bleu du ciel est si intense qu’il semble irréel. Notre Chevrolet tient bien le coup, nous avons l’occasion de tester ses freins lorsqu’un troupeau de chèvres nous barre la route ou ses suspensions en traversant à gué. À mi-chemin (20km en trois quarts d’heure), nous embarquons une petite dame édentée, au visage buriné sous un chapeau de cuir à large bord, un baluchon traditionnel jeté sur son épaule. Le reste de la route sera ponctué des commentaires enjoués de cette vétérinaire, qui nous explique qu’à défaut elle aurait parcouru les dizaines de kilomètres qui la séparaient d’Iruya à pieds. Au moment où nous franchissons le dernier col avant la descente dans le canyon, la montagne nous offre un nouveau spectacle indescriptible. Les dix derniers kilomètres entre les falaises rouges sont à couper le souffle ; Léa, les larmes aux yeux, dira qu’elle n’a jamais rien vu de plus beau et on ne la contredira pas.

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Finalement, tout au fond du canyon, de part et d’autre du rio, apparait le village d’Iruya. C’est beau mais c’est loin. Les petites maisons accrochées à flanc de falaise ne manquent pas de charme à cette heure-ci, même si le lendemain la lumière du jour trahira leur laideur digne d’une banlieue luxembourgeoise.

Notre passagère nous guide par les rues pavées, pas toutes accessibles en voiture, jusqu’à sa maison où elle nous invite à se reposer les jambes. Devant la porte, sur le pavé rougi par le soleil couchant, une équipe de foot fête sa victoire à grand renfort de bière et de chants. Notre hôte habite une maison de ciment, mal éclairée et au plafond bas. Le premier étage en travaux est invivable, si bien que sa famille se retrouve confinée sous les combles, dans une vingtaine de mètres carrés. À côté des minuscules chaises en bois, de la cuisinière et des lits d’un autre temps, l’écran plat Sony fait tache.

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À Iruya, à part quelques hôtels, les établissements n’ont pas de devanture : il faut pousser la porte (et baisser la tête !) pour savoir si on a affaire à un magasin de vêtement, une wassorette ou un resto. Nous, ce qu’il nous faut, c’est un endroit où passer la nuit. Le troisième hôtel n’est pas un hôtel ni même un hostel, mais un hospedaje, une chambre chez l’habitant, à peine signalée par une pancarte à la fenêtre. Les chambres sont étouffantes et la salle de bain à l’extérieur pas très engageante (la porte de la douche ferme au moyen d’un fil électrique entortillé dans la serrure…), mais il se fait tard et nous sommes prêts à faire des concessions… lorsque soudain Picchu sort d’une chambre en courant : « Pas ici ! Pas ici ! Pas ici ». Ses cheveux venaient de servir de piste d’atterrissage à un cafard.

Finalement, nous logerons dans un autre hospedaje mieux tenu mais à peine moins spartiate. La sdb mérite une description rapide : c’est une toilette avec une douche au-dessus. Nous passerons la soirée dans une gargote de quatre tables en compagnie de Michel, un agriculteur français à la retraite qui découvre le pays en compagnie de deux amis, un globe-trotter allemand et une Argentine. Bien qu’ayant avalé force vins et viandes grillées, la fatigue ne nous abat pas ;  nous voulons profiter des étoiles. Nous terminons la soirée en douceur, à parler de tout et de rien sous le ciel étoilé.

Troisième et dernier jour de route, réveil à l’aube. Au menu : petit déjeuner au grand air face au soleil levant. On se lève à l’aube et on ne prend la peine que d’enfiler un pull par-dessus notre pijama. Mais on attendra comme des cons un lever de qui ne viendra pas, soleil car le canyon est trop profond et le matin bien tardif. On mange le petit-dej dans le froid. Mais bon.

 

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Nous empaquetons nos affaires et nous remontons le canyon pour redescendre la carte, vers Humahuaca. Un homme est étendu sur le bord de la route, une bouteille de vin vide dans sa main inerte. On s’assure qu’il est bien vivant et on lui laisse une bouteille d’eau. Ouf, il respire. Il veut remonter avec nous jusqu’à Humahuaca mais son taux d’alcoolémie très élevé ne nous inspire pas confiance. On trouvera plus loin un autre auto-stoppeur à embarquer. Arrivés à Humahuaca, nous partageons un dernier repas avec Lili et Léa et nos chemins se séparent ensuite.

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Nous ne sommes plus que deux dans la Chevrolet qui nous semble un peu vide. En quittant Humahuaca, on s’arrête pour acheter une bouteille de flotte, et tandis que Picchu fait la file dans le kiosco (~= librairie mais avec plein de bouffe), un type louche s’approche de la voiture en double file, accompagné d’un autre type louche. Le plus louche des deux, torse nu avec une large cicatrice en travers du bide se met à la fenêtre de la voiture (ouverte car l’air-co très peu pour nous merci bien) et s’adresse à Machu resté au volant. Son patois sent le vin.  En l’absence de collaboration du gringo, l’homme se penche en avant pour clarifier sa demande, si bien qu’il se retrouve à moitié à l’intérieur du véhicule. Sentant que la situation tourne au vinaigre, Machu se gare quelques mètres plus loin, ferme les portes et essaie de voir ce que veut le type pas accommodant. Il veut de l’argent. Puis il veut une bouteille de vin. D’âpres pourparlers s’achèvent sur une vague poignée de main pleine d’animosité.

Nous regagnons Salta à travers les extraordinaires paysages déjà cités voire décrits dans cet article et passons la nuit à la Posta, où nous attend Ingeburg qui fera avec nous le voyage vers Cafayate, au sud.

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V
les ânes argentins ont fière allure ....
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M
geant .Joyeux noel bonne maman est près de moi et adore aussi
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